Tic, tac, tic, tac ..

Peux-tu percevoir le son monotone et répétitif de la grande horloge, qui déjà depuis bien longtemps avait cessé de marcher ? Ils étaient tous figés, la bouche entre-ouverte, scrutant avec cet air idiot, les aiguilles qui avançaient. Elle annonçait toujours une catastrophe, et la dernière, remontait au-delà de deux cents ans.

Une poignée d'être, différent des autres, dira-t-on, magique, sont à présent, devant, eux aussi, à regarder, à comprendre, avant de tous se diriger vers un même endroit, comme contrôlés, il ne sont plus maîtres de rien, de vulgaires pantins.

Tout est noir, personne ne comprend, tous enfermés dans cette pièce. Une voix subtile les interpelle.

"Vous êtes les élus de la communauté du temps, le monde repose entre vos mains."

Sur terre, les catastrophes s'enchaînent, et des êtres plus qu'étranges font leur apparition. Etre magique, humain, ou désireux d'apocalypse, qui choisiras-tu d'être ...?

"Ding, ding, ding." Voilà la dernière chose que la jeune exorciste aura entendu, avant de perdre le contrôle de son esprit, et de tomber dans un profond sommeil.

"Eiko, hé ! Eiko ! Ouvre les yeux !" Lentement, la jeune demoiselle laissa ses iris verts apparaître. Elle se trouvait contre le torse du lycan, et sentait sa respiration, au fur et à mesure que sa poitrine se gonfler, alors que Daisuke lui administrait des soins. Elle n'avait pas entendu la voix qui leur avait indiqué qui ils étaient, l'hypnose avait eu un effet plus dur sur elle, que sur les autres. Elle fixa Daiki, alors qu'elle reprenait petit à petit ses esprits. Elle se redressa, et observa autour d'elle. Ils n'étaient pas seuls. Qui étaient toutes ces personnes ? Elle fronça les sourcils en se levant, alors que de nombreuses interrogations se posaient dans sa tête. Cette pièce était affreuse.. Plus qu'affreuse..

Plus loin, dans cette même pièce, parmi tous ces autres gens qui semblaient sortir d'un profond sommeil, un gémissement se fit entendre. Puis un autre. Allongée à même le sol, une jeune fille, aux cheveux aussi noirs que la nuit, vêtue d'une robe d'un violet sombre bouffante, se réveillait à son tour. Et puis, de sa courte manche, sortit un serpent. Aussi clair que le ciel en plein jour, avec d'étranges petites tâches rouges partout sur son corps ; de cette même couleur que ses yeux. Un long "Tsss" s'échappa de sa bouche de-laquelle dépassait seulement une fine langue. Il s'enroula autour de son bras fin, passa entre ses doigts, comme s'il voulait qu'elle se lève au plus vite. Se tournant alors, et après avoir lâché un soupir, elle ouvrit grand ses yeux : ils étaient en tout point identiques à ceux du serpent bleu.
Elle prit ensuite l'animal dans une main, et le balança presque au sol en râlant. A tâtons, elle trouva derrière elle un long bâton noir, qu'elle empoigna fermement avant de s'en aider pour se relever. Le serpent s'enroula sur celui-ci ; alors qu'un sourire presque invisible sur sa peau claire s'éternisait, elle semblait fouiller du regard la pièce, et tous ces gens qui s'y trouvaient.




Une veste noire sur ses épaules, il s’avançait, lentement, presque trop lentement. Un sourire idiot barrait son visage. Il passa une main dans ses cheveux châtains, et rit. La neige recommençait de tomber. Et il rit encore. Rien de drôle là-dedans, me direz-vous.. Bien sûr, sauf quand on est bourré. Ses yeux d'un bleu cristallin étaient qu'à moitié ouverts. C'est à peine s'il regardait là où il allait. Ho, et puis, qu'importe.. Ce soir-là, il n'avait envie de penser à rien. Même pas à elle. Même pas à cette pétasse qui l'a plaqué le jour de son anniversaire. Cette pétasse que pourtant il aimait. Gâcher sa soirée qu'il avait préparé depuis si longtemps pour ses dix-huit ans.. Il n'y est même pas allé, en fait. Il s'est juste acheté à boire, et est partit tout s'enfiler tout seul. Et le voilà, maintenant, à marcher sans but, et à rire en voyant des putains de flocons blancs tomber..

Eiko soupira lorsque Daisuke lui expliqua où ils étaient, puis, elle sortit de la pièce pour rejoindre la ville, non mais ! Elle marchait donc, sous cette neige, en regardant autour d'elle. Elle n'avait pas à être l'élue de quoi que ce soit ! Assez de cette image d'Héros ! Elle voulait seulement être elle, être Eiko !! Et pas quelqu'un d'autre, non, juste Eiko. Mais Eiko n'avait pas le droit d'exister. Pas après tout ça. Elle se mordit la lèvre inférieure, et leva la tête à l'entente d'un rire.

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Daiki sentit la présence d'un autre animal. Il se tourna vers le serpent, et s'en approcha, avant de le fixer dans les yeux. Il se changea d'un coup en loup, et se mit à pleurer, en remuant la queue, pour inciter le serpent à s'intéresser à lui.

Eddie, alors, voyant quelqu'un le regarder, non loin, recula donc légèrement la tête en arrière, comme s'il pourrait ainsi mieux voir de qui il s'agissait dans cette nuit noire. Et puis il la rapprocha, la pencha sur le côté.. Et se remit à rire. D'un rire aussi clair que ses yeux azurés. Il finit tout de même par s'arrêter, au bout d'un moment, et puis se figea, continuant de la regarder tout aussi intensément qu'un bourré pouvait le faire.




Le serpent, alors, tourna la tête en même que sa maîtresse. D'un geste gracieux et précis. Toujours aussi synchrones, leurs regards se posèrent sur le loup, et le serpent lâcha à nouveau un long "Tssss", que Gabrielle comprit tout aussi bien que le loup :

"Bonsoir, l'ami."

Eiko le fixa, elle aussi, d'un regard intense, mais à transpercer l'âme. Elle comprit tout de suite pourquoi le garçon était dans cet état. Elle lui tendit un petit bracelet. ça l'aiderait à lui faire retrouver ses esprits, et aussi à se rendre compte à quel point être dans un tel état pour une fille, c'est stupide.

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Daiki sourit, mais un loup qui sourit, ça donne plutôt quelque chose d'affreux.
"Bonsoir !" aboya-t-il, tout heureux de s'être fait remarqué.
(J'adore mes trois persos sérieux *^*)

Eddie alors s'avança, presque inconsciemment, et le prit, toujours dans le même étant, avant de l'enfiler, ne quittant Eiko du regard. A peine celui-ci fût sur son poignée, que l'alcool avait perdu tout effet nuisible sur lui. Et il comprit aussi à quel point c'était juste stupide..
Le jeune garçon, stupéfait par ce que ce bracelet lui avait fait, ne pût retenir de lâcher un cris, mélangeant à la fois de la peur et de l'excitation.

"Hé, mais !" S'écria-t-il en regardant tour à tour le bracelet la demoiselle qui le lui avait donné.




Mais cela ne sembla pas effrayer la jeune fille plus que ça, qui écoutait leur conversation naissante d'une oreille un peu distraite. Le vieux serpent était tellement bavard que dés lors il trouvait quelqu'un comprenant son langage, il commençait à parler, parler..

"Dites-moi donc, mon cher ! Vous savez peut-être ce qui se passe ici ? Voyez donc, mademoiselle s'est réveillée, elle semblait tellement perdue ! Et moi alors ! Cette pièce horrible, de très mauvais goût.. Il dû s'arrêter là, après s'être prit un léger coup. Hum, oui, excusez-moi ! Je m'égare, je m'égare.. Ho, mais je ne me suis même pas présenté ! Je me prénomme Sam, enchanté !"

Eiko resta de marbre. Ni l'expression de son visage, ni son corps. Elle continua de le fixer, demandant avec son regard si il allait mieux.

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"Moi, c'est Daiki !!" répondit-il toujours sur le même air jovial.
"Je ne sais pas plus que toi en fait ... J'ai fait exactement comme ta maîtresse."

"Daiki !! Daiki !!" l'appelait Daisuke.

Eddie tourna alors doucement la tête à droite, puis à gauche, puis encore à droite, et se retourna vivement, comme s'il pensait prendre quelqu'un en flagrant délit juste derrière. Mais personne. La rue était totalement déserte. S'approchant un peu plus d'Eiko, alors, il l'examina plus attentivement, surtout sa tenue, qu'il trouva pour le moins.. Originale ?

"Hé, d'où tu nous sors comme ça ? On t'croirait venir de c'te série pour filles, là.. Commença-t-il, avant de s'arrêter, semblant réfléchir.. Once Upon a Time, oui, voilà !" Fit-il avant d'éclater de rire.




"Ho, Daiki ! Comme c'est.. Sonore ! Oui, oui, c'est cela.. Sonore, mélodieux.." Et il se reperdait dans ses pensées, alors que Gabrielle, tenant toujours le bâton dans la main, levait les yeux au ciel.

Lorsqu'il l'observa, elle recula, d'un pas, totalement désorientée. Elle n'était pas dans la ville qu'elle connaissait, où était passé l'horloge ? Elle fixait le jeune homme, c'était quoi, ça once upon a time..? Une voiture passa, et elle fit un bond, contre un building, elle se cogna la tête, et gémit.

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Daisuke arriva, et Daiki le fixa.
"Quoi ?"
"Quand je t'appelle, tu viens."
"Pardon.."

Le jeune homme la regardait, étrangement. "Chelou, c'te nana.." Pensa-t-il alors. Il s'en approcha quand même pour la seconde fois, plus précautionneusement, cette fois, et évitant de la toucher, lui demanda :

"T'es sûre que ça va ?"




Et pendant que Sam parlait toujours tout seul, Gabrielle regardait le dénommé Daiki, et cet autre homme avec lui. Ayant une ouïe plus que bonne, elle entendait sans problème ce qui se disait. Immobile comme une statue posé là depuis des siècles, ce sourire stressant sur les lèvres, elle desserrait puis resserrait à égales intervalles ses doigts sur le bâton noir.

"Où suis-je ?" murmura-t-elle alors, l'expression de son visage étant devenu apeuré, comme le serait celui d'un enfant.

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Daiki redevint homme et fixa Daisuke.
"Enlève moi ce collier .."
"On en a déjà parlé."
"S't'eu plait !" Il le fit taire, en lui enlevant la parole.

S'il n'y aurait pas eu cette peur palpable chez la jeune fille, Eddie aurait rit. Mais cette fois, il s'abstint. De quoi parlait-elle ? Comment ça, "où suis-je ?". Elle parlait pourtant un anglais parfait.. Peut-être venait-elle seulement d'un autre pays et qu'elle s'était perdue ?

"Tu ne viens pas d'ici ?" Demanda alors le jeune garçon, restant à cette même distance d'elle.






Sam, ayant finit son monologue et voyant que personne ne l'écoutait, s'arrêta, et levant la tête vers Gabrielle, l’interrogea du regard. Mais celle-ci, l'ignorant, fit doucement son bâton taper le sol, et se mit en marche.

"Mademoiselle, je ne pense pas que ce soit une bonne idée de partir maintenant, enfin, je veux dire.. Commença le serpent.
-Nous ne partons pas. Lui répondit-elle alors, fixant toujours droit devant elle. La salle était toujours aussi remplit que lorsqu'elle s'est réveillée, et personne ne semblait savoir ce qu'il faisait ici. Elle se recula alors dans un coin isolé, et se laissa glisser tout contre le mur. Nous attendrons le prochain ordre." Finit-elle en fermant les yeux.

"Où suis-je ?" répéta-t-elle alors, toujours de la même façon, mais cette fois-ci, en fronçant les sourcils. Elle arrêta un homme, en fait, elle le figea.
"Pourquoi il parle seul ?" murmura-t-elle, alors qu'à l'autre bout du téléphone, on entendait quelqu'un l'appeler.

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Daiki soupira, et Daisuke lui rendit la parole, le jeune lycan alla retrouver les deux autres personnes.
"Mon maître et moi allons visiter un peu cet endroit, souhaitez-vous venir avec nous ?"

"Haaa ! Mais.. Mais pourquoi.. Enfin comment t'as.. ?" Hurla presque Eddie après avoir compris que l'homme ne s'est pas arrêté de lui-même ainsi.




"Ho ! Mais ça serait avec grand plaisir ! Répondit Sam sans même avoir attendu la réponse de sa maîtresse. Enfin, si mademoiselle veut bien, évidemment.. Se rattrapa-t-il rapidement, alors que cette dernière rouvrit les yeux pour se relever lentement. Elle lui passa d'abord devant, sans dire mot, avant de répondre :
-Où allons-nous ?"

Elle regarda cette machine, et l'explosa, juste en la pointant du doigt, avant de faire repartir l'homme, et de se cacher derrière Eddie.

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"Visiter un peu cet endroit, pour savoir où nous sommes, et tenter de retrouver notre amie !"

L'homme, qui ne semblait pas comprendre grande chose, regarda Eddie, qui leva les mains en l'air, signe "c'est pas moi !", avant que ce dernier reparte en courant. L jeune garçon se retourna alors, et fixant Eiko dans les yeux, lui dit, comme il le faisait souvent avec sa petite soeur :

"Fais plus jamais ça !"




Gabrielle se contenta d’acquisser, avant de refaire taper doucement son bâton au sol. Elle se dirigea donc vers la porte, et attendit que les deux la rejoigne pour sortir.

Elle fronça les sourcils, mais pour qui se prenait-il ?! Elle se faufila entre ses jambes, avant d'aller regarder ce qu'était cet étrange chose, dans lequel cet homme parlait. Elle avait été élevé par un magicien, elle se débrouillait donc en magie.

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Daisuke se mit juste à côté de la demoiselle.
"Vous êtes vraiment charmante, le savez-vous ?" Daiki faisait la gueule. Il l'avait vu en premier !!

Eddie faillit tomber, mais se rattrapa de peu au grand building juste à côté de lui, puis reporta de nouveau ses grands yeux sur la jeune fille.

"C'est un portable." Lui dit-il, la tête légèrement penché sur le côté, essayant de voir ce qu'elle faisait.




Se tournant alors vers lui, la demoiselle lui sourit ; d'un sourire inquiétant. Plongeant ses yeux tels des rubis dans les siens, elle le fixait intensément, ne bougeant d'un centimètre.
Et puis elle se retourna, comme si de rien n'était, et, la main sur la poignée de cette étrange porte, elle lui lança : "Vos flatteries sont bien vaines, jeune homme." , avant de sortir.

"Por.." Le portable n'était pas totalement cassé. Il se mit à vibrer, elle le fit brûler.
"Diable."

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Daiki ria silencieusement, Daisuke venait de se prendre un vent monumental !!

Voyant cela, Eddie se recula, lâchant de nouveau un cris. Quoi ! Cette fille ne savait même pas ce qu'était un portable.. A croire qu'elle avait grandit dans un cachot. Pendant quelques secondes, cette idée lui traversa l'esprit, mais il se rappela qu'on apprenait pas à brûler les portables et à immobiliser les gens comme ça, dans les cachots !
Mais peut-être que tout cela n'est qu'un rêve ? Vachement réaliste, alors, mais quand même.. Alors, il se mit une gifle lui-même. Peut-être un peu trop forte, d'ailleurs.

"Aaaïee !" S'écria-t-il en se tenant sa joue rouge après le coup qu'elle s'était prise. Mais cette jolie demoiselle était toujours là.. C'est à ce moment-là qu'il aurait voulu appeler Penelope. Elle a toujours de bonnes idées pour des cas comme celui-là ! Même si elle non plus n'a pas du en voir beaucoup, des comme ça.
Mais sa peur pourtant semblait laisser place à une certaine excitation.

"Euuh.." Fit-il doucement, ne sachant vraiment quoi dire.




Gabrielle, qui l'eut entendue, sourit doucement. Mais ne s'attardant pas trop sur ça, trop préoccupée qu'elle était par ce paysage qui ne lui était pas familier, elle scrutait tout attentivement, de ses grands yeux perturbants.

Eiko se retourna brutalement, au bruit de la gifle, manquant de poser la main dans le feu. Elle se releva et fixa Eddie, dans les yeux, et de nouveau, elle lu dans ses pensées.
"N'ai pas peur." lui dit-elle doucement.

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Daiki se transforma en loup, et se mit à grogner, il avait entendu quelque chose, et ça ne semblait pas très sympa ... Ils étaient donc piégés ici ?!

"Mais, je.. J'ai même pas peur ! Dit-il, ne mentant qu'à moitié. Peut-être que si tu m'expliquait ce qui se passe, j'aurais moins peur.."




"Que se passe-t-il ?" Demanda alors la jeune fille, posant ses prunelles sur le loup, alors que le serpent semblait calme. Un peu trop, d'ailleurs.. Il s'était en fait endormi.

"Mais y'a rien à expliquer." répondit-elle doucement, de sa voix agréable.

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"Il semblerait que cette balade soit une course contre la mort. Sans Eiko, nous ne sommes rien."

"Si, justement ! Rétorqua-t-il. Commence par me dire qui tu es, et comment tu fais.. Tout ça." Continua Eddie, la tête penchée un peu sur tête.




"Alors qu'attendons-nous pour la retrouver ?" Demanda Gabrielle, regardant de nouveau tout autour d'elle d'un oeil attentif. Le serpent se réveilla aussi, lentement, marmonnant quelque chose d'inaudible.